ANDY CAPP
La bande dessinée comme le pin's ne sont pas parvenus à envahir l'Angleterre. Qui pourrait réussir dans cette entreprise, là où combien se sont épuisés !
La bande dessinée anglaise existe mais elle a une fâcheuse tendance à émigrer aux Etats Unis pour y trouver une terre d'accueil économiquement acceptable.
Non, l'Anglais n'est pas très réceptif aux petits miquets cantonnés à la littérature infantile ou dégénérée. L'île est pourtant cernée de toute part par les bastions et les citadelles du 9ème art que sont la Belgique, la France et la Hollande, mais rien n'y fait, l'ennemi culturel est sans cesse repoussé et renvoyé sur ses terres. Etat des lieux de la BD anglaise.
Un petit village anglo-saxon résista cependant à cet isolement, Hartlepool, fief natal de Reginald SMYTHE, (10 Juillet 1917 - 13 Juin 1998) , créateur du plus british des héros de bande dessinée, j'ai nommé Andy CAPP.
Quand je dis british c'est british populaire, ne confondez pas avec le Major Thompson ou Sir Archibald James Murray.
Détail amusant : cette série rencontre un beau succès en Italie où elle est copieusement éditée. Andy, personnage macho et hâbleur, trouve son meilleur public dans la péninsule.
Andy Capp, chômeur chronique, pilier de pub, a sa statue à Hartlepool. Ce personnage typiquement britannique est assez emblématique de cette classe ouvrière frappé par un chômage endémique. Avec un caractère très tôt porté vers l'inaction il partage son temps entre son canapé voué à des siestes prolongées et le pub où s'exerce son amour immodéré pour la bière et les fléchettes.
Fervent adepte des brèves de comptoir il accumule une expérience respectable dans la répartie et la philosophie oisive.
Les relations tumultueuses avec son épouse Florrie, laborieuse, elle, sont la base du ressort comique de cette BD qui n'est pas sans rappeler une autre série : la Famille Illico.
Paraissant le plus souvent dans la presse cette BD s'est vite fixé un format adapté à ces prépublications, le strip de quelques cases, excédant rarement la dizaine.
Reg SMYTHE
Reg SMYTHE a mis un peu de lui-même dans son héros dessiné, phénomène largement répandu, il avoue partager certains travers du bootlegger patenté, notamment une certaine réticence à s'impliquer dans les tâches ménagères.
Lors de la mort de l'auteur, en 1998, ses gags avaient été publiés par 1700 quotidiens de 52 pays, traduits en 14 langues et son lectorat était estimé à 250 millions de personnes. En France et en Belgique, outre les parutions dans quelques quotidiens, ce sont surtout les Editions du Square et sa revue Charlie mensuel de 1969 à 1981 qui firent connaître le personnage. (source Wikipedia)
Le quotidien d'Andy Capp, confiné dans un périmètre restreint, est irrésistible et jubilatoire, l'humour est concentré dans les dialogues ciselés de Reg Smythe, le dessin volontairement sommaire sert très bien le propos, les strips courts font mouche avec la même précision que Les Peanuts de Charles M. Schulz.
Prenez le temps de découvrir ou relire cette BD unique, une petite perle de culture britannique.
J'ai acheté un nouveau chapeau pour le mariage de Harry, qu'en penses-tu ?
Hilarant chérie, le gros Harry adore les bonnes pintes de rire
... et c'est alors qu'elle a piqué sa crise, aussi j'ai décidé de te rejoindre
Les pin's Andy Capp
Andy Capp jouit d'une belle popularité en Angleterre, beau fleuron de l'humour anglais, ses fans se sont vu proposer quelques pièces, publicitaires ou non, pour célébrer le culte du personnage et de sa boisson préférée : la bière.
Je vous les livre ici, telles que j'ai pu les découvrir au fil de mes recherches. Leur rareté est un moteur particulièrement galvanisant, chaque rencontre est très gratifiante pour l'amateur que je suis.
Tout d'abord deux pièces petites en taille mais très grandes par leur qualité. Elles mesurent moins d'un centimètre mais sont d'une belle finesse. Andy et Flo, elles ne sont pas signées.
Une série de 3 pièces de 1988 donc assez anciennes, EGF recouvertes d'une fine couche epoxy, produite par le quotidien Daily Mirror, signées DAILY MIRROR NEWPAPPERS LTD.
Je vois Andy sur le départ
Crois-tu ? Je ne pense pas qu'il soit encore prêt
je continue à penser qu'il ne l'est pas
Ci-dessous une broche assez ancienne comme l'attestent son procédé de fixation et les traces de corrosion. Cette pièce qui trouve son origine dans les années soixante n'est pas dédiée à Andy Capp mais à Buster Capp. Cette série de comic-strips fut un spin-off de Andy Capp mettant en scène Buster, fils supposé de Andy, publié dans le magazine BUSTER. Cette série n'était pas de la main de Reg SMYTHE mais connut une succession de nombreux dessinateurs dont le premier fut Bill TITCOMBE.
Pin's publicitaire pour la bière MANNS. Non signé.
Andy Capp était tout désigné pour promouvoir cette brown ale, son emploi du temps journalier lui confère une certaine autorité de jugement dans la matière.
Andy Capp dort avec sa casquette, Reg Smythe a doté son personnage de ce signe distinctif, véritable prolongement totémique. Les héros de bande dessinée obéissent à des codes vestimentaires stricts et en dérogent peu, leurs oripeaux permettent une reconnaissance immédiate et même une identification indirecte au travers des accessoires et options couleurs qui leur ont été dévolus.
Hé ! Flo ! J'essaye de dormir là
Un de nous deux doit tenir l'endroit propre. Serais-tu heureux de dormir dans une porcherie ?
Grouik, grouik.
Ce pin's de belle facture est intéressant car il illustre une pratique fréquente qui consiste à détourner un personnage connu pour s'affranchir des droits nécessaires à une utilisation publicitaire.
Quelques changements d'accoutrement et de couleurs brouillent les pistes mais l'œil accoutumé à une silhouette connue va immédiatement établir la relation indispensable à l'efficacité du message envoyé.
C'est ici une maison d'édition qui vante sa collection Junior en lui associant ce petit Poulbot très inspiré de notre Andy bien aimé.
Le dessin de la casquette tombant sur les yeux, le trait rond, la silhouette générale et la forme des pieds sont très caractéristiques du crayon de Reg Smythe. Ces codes graphiques ne sont pas occultés par les altérations du personnage type, l'impact visuel est préservé.
Question 10 : quels sont les deux éléments entrant dans la composition de l'eau ?
Je ne sais pas, Chalkie ...
... mais la bière de Jack doit être l'un des deux
Belle notoriété d'Andy Capp outre-Manche, le capital sympathie du cockney en fait l'un des best sellers en deux mots. Il arrive même à donner son nom à certain produits comme ces chips aromatisés. Le logo sur l'emballage est composé comme le visuel d'un pin's avec une utilisation détournée du logo de la MGM déjà chroniqué dans ce musée.
A noter l'adéquation du produit avec son vecteur publicitaire, les chips entrent bien dans le régime alimentaire de base du partisan du moindre effort. La fléchette atteint le centre de la cible.
Portrait en pied du héros
Andy Capp est un chômeur par vocation. Il refuse systématiquement toutes les offres du bureau de chômage, ayant toujours une bonne excuse. Il dort la plupart du temps sur son divan et ne fait rien pour le ménage. Ses distractions ? Surtout des longues soirées au pub à boire pintes sur pintes jusqu'à la fermeture de 23 heures, ensuite le pénible retour à la maison, chemin houleux qui le conduit parfois dans le canal. Il joue au football, au rugby et au cricket comme tout bon Anglais mais il est la bête noire des arbitres avec lesquels il se dispute toujours. Plus reposant, il est aussi colombophile. Au pub, ses sports sont le billard, les fléchettes et le nombre de pintes consommées. C'est aussi un râleur et un bagarreur qui déteste avoir tort. Il adore draguer les serveuses et les jeunes femmes rencontrées au pub. Il a d'ailleurs quelques petites amies au grand dam de son épouse. Il essaie toujours de boire à l'œil en se faisant payer des pintes. Ses créanciers sonnent inutilement à sa porte, il ne paye jamais et a toujours une réponse toute prête. Il a aussi un ami d'enfance, Chalkie White, un double parfait de lui-même, avec lequel il fait ses sorties surtout au pub. Chalkie est cependant plus mûr et tolérant qu'Andy. Autre personnage important le patron du pub, Jackie. Un élément essentiel de son monde et que les réparties d'Andy font marrer bien souvent. Il y a aussi l'encaisseur du loyer, Percy Ritson, qui s'en retourne toujours bredouille et en pleurant car il n'obtient jamais rien. Autres personnages : le pasteur moralisateur, le policeman flegmatique, la jolie auxiliaire de police qu'Andy essaie aussi de draguer, l'employé démoralisé du bureau de chômage.
(source Wikipedia)
Sorry kids !
Date de dernière mise à jour : 20/03/2021