Les salons et festivals BD

Le premier festival international BD en Europe a eu lieu en Italie, à Bordighera en février 1965, sur le modèle des Comics conventions américains. En 1966, le Salon international des bandes dessinées s'installe à Lucques, où il a toujours lieu sous le nom de Lucca Comics and Games. Aux États-Unis, le Comic-Con de San Diego est créé en 1970 et devient un festival majeur de la bande dessinée américaine.
En France, un festival est créé en 1973 à Toulouse, il dure jusqu'au début des années 1980 et doit cesser faute d'aide de la municipalité. Le premier Festival d'Angoulême, inspiré par celui de Lucques, a lieu fin janvier 1974 à l'initiative de Francis Groux, Jean Mardikian et Claude Moliterni. Assez rapidement, il devient aussi important que Lucques, avant de devenir international dans les années 1990. Les tentatives de créer un autre grand festival français, comme à Grenoble en 1989-1990 ou à Paris (Palais de la BD) entre 2002 et 2005 ont toutes échoué.

En octobre 1977 est créé le Festival international de la bande dessinée de Chambéry. Depuis, de nombreuses villes de province ont soutenu l'organisation d'un festival de bande dessinée. En effet, peu coûteux à organiser, ceux-ci assurent une animation familiale sûre de plaire. Parfois, l'ambition est plus élevée, et des festivals acquièrent une stature nationale, comme le Quai des Bulles à Saint-Malo depuis 1981 ou BD Boum à Blois depuis 1984, plus grand des festivals gratuits.

En 1984, la Suisse se dote à Sierre du BD'Sierre festival, second festival francophone dans les années 1990. Ce festival se déplace en 2005 à Lausanne, sous le nom de BD-FIL. Depuis 1988 le Festival de la bande dessinée francophone de Québec est le principal festival francophone d'Amérique. Le Fumetto de Lucerne est quant à lui, depuis 1992 la deuxième manifestation de ce type dans le pays. Au Portugal, l'année 1989 marque la première édition de l'un des plus importants festivals de la Péninsule Ibérique, le Festival International de la Bande dessinée d'Amadora, tout près de Lisbonne.
(Source Wikipédia).

Comme le pin's et la bande dessinée ont toujours témoigné d'une belle entente, l'émergence des premiers salons et festivals de bandes dessinées a provoqué l'émission précoce de pièces promotionnelles accompagnant ces nouveaux événements. Le fabricant de pin's CORNER-COINDEROUX s'étant illustré très tôt dans la confection d'insignes de cette nature, les organisateurs se sont tournés prioritairement vers cette adresse. Nous trouvons donc beaucoup de signatures COINDEROUX dans le milieu des années 80, première raison sociale du fabricant, relayée par la suite par l'estampille CORNER.
La plupart de ces pin's sont vénérables, ils ont une valeur historique et témoignent de la vie culturelle de leur temps, ce sont des icônes matérialisant l'essor de la bande dessinée en Europe de l'Ouest, période de promotion de la BD au rang d'art majeur. La dimension des festivals suivra l'accroissement de popularité de cet art nouveau, Angoulême, après 47 ans d'organisation volontaire et appliquée, est devenue la capitale mondiale du 9ème art.
Nous commenceront donc par cette institution nationale de grande envergure.
 

 
Avant de devenir la grosse machine événementielle que l'on connait aujourd'hui le festival d'Angoulême a commencé petit, à une taille plus humaine, et s'était choisi une mascotte particulièrement sympathique : le pingouin Alfred, compagnon animalier de Zig et Puce, bande dessinée à succès née en 1925 sous le crayon de Alain Saint-Ogan.
Ces pin's COINDEROUX, empreints d'un charme fou, sont antérieurs à la folie collective des années 90. Ils apparaissent lors de la 11ème édition du festival, 1984, et connaîtront quelques variantes de finition et de couleurs.
Ce sont aujourd'hui de véritables reliques vouées au culte des histoires dessinées, il est regrettable que le festival ait changé d'emblème, Alfred avait une double légitimité historique en rappelant une œuvre phare et déterminante de la BD et les débuts de la consécration d'une ville dans le domaine.

 
Au plus fort du phénomène pin's Angoulême fera appel successivement à Max CABANES, Marcel GOTLIB, Frank MARGERIN et à JANRY pour illustrer les occurrences 1991, 92, 93 et 94 du festival.
Le 18ème salon de 1991 se dotera d'une pièce EGF signée MVS, S.i.B.D. (Salon international de la Bande Dessinée) CABANES CASTERMAN. En 1992 et 1993, ce sont GOTLIB et MARGERIN qui s'y collent sous l'estampille CORNER.
L'année 1994 voit le passage à l'émail de synthèse pour un visuel très réussi du Petit Spirou de JANRY mis en œuvre par ARTHUS BERTRAND.

Je ne reproduirais pas ici les pin's publicitaires de très médiocre qualité émis par les sponsors, des tirages monstrueux pour de piètres réalisations.

 
Pièce ancienne de 1987 tout à fait charmante signée CORNER-COINDEROUX pour la 14ème édition du festival qui affichait déjà des prétentions de représentativité mondiale.

C'est Michel REGNIER, alias GREG, immense scénariste-dessinateur, le plus prolifique de tous, qui reprendra les personnages d'Alain Sain-Ogan pour 5 albums modernes, on doit au papa d'Achille TALON le dessin du pingouin Alfred pour Angoulême et Grenoble.

 
La ville de Grenoble fit une tentative pour installer un festival de BD de renom international en 1981, la manifestation s'étendait sur cinq jours et s'intitulait BD GRENOBLE. Le festival existe toujours mais il n'a pas pris l'envergure de celui d'Angoulême, il se livre toujours quelques batailles pour prendre une place forte culturelle et l'imposer au niveau national et même mondial dans le meilleur des cas.

Ce festival nous laisse néanmoins de beaux fleurons en matière de pin's de salons, on notera la présence d'Alfred, notre pingouin préféré, qui fut l'objet de la même dévotion qu'à Angoulême, peut-être même antérieure, et qui ne connaîtra pas non plus une postérité iséroise.
De très belles pièces fidèles à la facture institutionnelle de CORNER-COINDEROUX, tout était réuni pour que Grenoble connaisse une destinée aussi prestigieuse qu'Angoulême mais il n'en a pas été ainsi. L'éloignement de la capitale y est très certainement pour beaucoup dans un pays très centralisé comme le nôtre.
 

 
C'est au festival BD de Sierre que l'on doit la plus longue et la plus belle série de pin's de ce type, de 1984 à 1993, dix éditions de ce festival important ont donné lieu à l'émission d'un pin's commémoratif de très belle facture, fabriqué sous une marque suisse bien connue : MAXIMILIEN.
Cette entreprise a mis au point un procédé de fabrication tout à fait original, sur base d'émaux de synthèse, elle a inauguré un rendu assez unique basé sur un moulage de matrice très précis et un polissage d'émaux irréprochable. En adoptant une finition au noir "canon de fusil" elle a donné beaucoup de lisibilité à ses réalisations tout en conservant un niveau de détail impressionnant.
Certains modèles déclinés en finition noire ou dorée en apporte la preuve tangible, les contours noirs conviennent mieux à la restitution d'un dessin, SAGGAY l'avait parfaitement compris et appliqué.
Vous trouverez donc ci-dessous différentes versions des pièces de ce festival, certaines enrichies du modèle doré quand j'ai eu le bonheur d'en faire la trouvaille, je ne saurais dire si chaque exemplaire annuel noir a eu son alter ego doré, la rareté de ceux-ci tend à démontrer que ce n'était pas l'option principale retenue.

 

Très belle pièce que ce "Quai des bulles", traitée en contour de bulle de BD, avec la mouette, mascotte du festival de Saint-Malo, juchée sur un encrier comme sur un bollard d'amarrage.
En émail grand feu ce beau pin's n'est pas signé et c'est bien dommage.

 

 

Deux pin's EGF de belle facture pour les 3ème et 4ème festivals BD de Solliès-Ville dans le Var. La version 1991 n'est signée, celle de 1992 comporte une signature J.C. DENIS pour le dessinateur Jean-Claude DENIS à qui l'on doit le dessin de ce pin's et celui de l'affiche du festival.
La localisation dans le Var me laisse supposer une fabrication SAGGAY comme m'y invite la version 92.

 
Né en 1990, le petit festival BD de Pertuis, près d'Aix en Provence, n'a plus d'existence aujourd'hui.
Il y a une multitude de petits salons et festivals BD régionaux dont la fréquentation est toujours très sympathique. Celui de Pertuis en faisait partie.
La version 91 n'est pas signée, celle de 92 n'est pas dans les collections du Pin's Museum, elle est de la main de Johan SPIESS dont je vous ai déjà entretenu.

 
L'Alsace est très bien représentée dans le concert des manifestations BD régionales, Colmar et Illzach sont deux pôles particulièrement actifs dans la spécialité.

Voici un pin's COLMAR BEDE acquis de longue date auprès de l'organisation du festival. Il se distingue par sa finesse et son émaillage grand feu impeccable malgré une taille assez réduite.

Qui peut se revendiquer meilleure ambassadrice de la BD que Natacha, l'hôtesse de l'air sexy et émancipée de François WALTHERY ?
Ce ravissant petit bijou est un must du genre, il justifie à lui tout seul la passion que nous vouons pour ces colifichets dérisoires et cependant si attachants.
 

Un petit festival de la région parisienne, à Montgeron dans l'Essonne, le Festival de la Bande Dessinée et du Dessin d'Humour de Montgeron a émis un joli pin's EGF pour sa 10ème.
C'est le dessinateur de presse Alain TREDEZ, alias TREZ, qui assure par ses signaux de fumée la promotion du festival.