Les plagiats

Le phénomène de société du pin's fut si soudain et démesuré en France qu'il donna lieu à tous les excès et audaces de la part d'opportunistes en mal d'argent facile. Rarement les droits d'auteurs et licences d'exploitation furent à ce point négligées et bafouées.
D'aucun manquaient alors, qui de talents de concepteurs ou de dessinateurs, qui d'imagination, qui de temps, pour mener à bien un projet urgent d'émission de pin's. Le recours le plus immédiat était le plagiat pur et simple. Cette salle en rassemblera les cas les plus marquants.



 

 
Lorsqu'il s'est agi de créer le pin's de sa Féria 1991, le comité organisateur de la localité, Nîmes, Dax, Béziers, Alès, Carcasonne ? Le pin's ne le dit pas, ne s'est pas embarrassé outre mesure en lorgnant fortement sur le logo de la prestigieuse marque automobile LAMBORGHINI pour saisir l'attitude taurine qui lui convenait.

Il est vrai que c'était tentant, difficile d'exprimer toute la puissance de l'animal autrement que par ce dessin d'une élégance, une grâce et une force achevées.
Mais la qualité de ces répliques ne sont pas au diapason de leur modèle.


 

Ci-contre un pin's LAMBORGHINI de très petite taille mais de belle facture, finition bronze, il existe aussi en finition argentée. On notera la finesse du moulage qui restitue la musculature noueuse de la bête. La marque automobile a choisit un emblème capable d'imager la puissance débridée de ses monstres mécaniques. Pièce rare et ancienne difficile à se procurer de nos jours.

 
D’où vient le taureau de la marque Lamborghini ?

Le monde de la tauromachie est un élément clé de l’identité de la célèbre marque de supercars LAMBORGHINI.
Ferruccio Elio Arturo Lamborghini, son créateur, était très impressionné par les taureaux et féru de corridas, de plus, son signe zodiacal n’était autre que le taureau. Le bovin impétueux fut donc choisi comme emblème de son entreprise.
Cet emprunt est donc un juste retour des choses, il est même possible que ce soit un hommage discret à cet afficionado éclairé très certainement habitué et connu dans les milieux taurins.


 

 

Ce cas de plagiat est absolument incroyable, le fabricant BALLARD, dont je n'apprécie pas particulièrement la production exclusive en zamac plutôt grossière, s'était permis de détourner le logo de Démons & Merveilles pour répondre à un client de Seine et Marne, les Haras do Limousi.

Ceci fait une fois de plus la preuve de la légèreté qui sévissait au début des années 90 autour de l'industrie du pin's. La spéculation, la copie, les réémissions non contrôlées étaient monnaie courante dans ce chaudron en ébullition. Quelques petites fortunes vites faites firent gambader les imaginations avides.

Cette anarchie mercantile et ce phénoméne de société que furent les trois années de folies pinsophiles font encore rêver nostalgiquement quelques marchands du temple qui aimeraient bien souffler sur ces cendres.