Le pin's aujourd'hui
Quatre années écoulées depuis le dernier salon de Louviers, quelle ne fut pas ma joie de renouer avec l'ambiance exaltée et passionnée de celui de Saint-Amand-Montrond ces derniers 29 et 30 septembre.
Un salon très réussi qui laisse entrevoir d'autres éditions futures propres à en faire le rendez-vous annuel privilégié de la communauté des collectionneurs de pin's. Bonne humeur, décontraction et esprits tournés vers l'échange ont contribué à rendre ce meeting très convivial, les étals bien fournis ont apporté bien des satisfactions aux chasseurs d'émail venus parfois de loin pour l'occasion.
Une remarque cependant qui différencie ce salon des précédents, un ressenti assez immédiat au contact de la foule des exposants et des visiteurs : très très peu de pin's portés sur les vêtements, je me suis senti un peu seul en arborant sur mon gilet quatre pin's, pensant faire preuve de sobriété en limitant ce nombre. Les pin's de ce salon étaient tous condamnés à rester piqués sur des plaques, privés de sortie, et sans autre avenir que celui d'un cadre de collection.
Je n'ai jamais perdu de vue la fonction première de l'objet pin's, celle d'être porté, pour délivrer son message de communication. Je me suis même amusé à renouveler quotidiennement le "pin's du jour" au revers de mes vestes, blousons, gilets, dans la rue, au travail, et beaucoup ont suscité des questions, des commentaires, et ont orienté aussi les contacts sur des sujets inattendus. La majeure partie de ma collection a connu, l'espace d'une journée, son rôle de petit vecteur de communication, une sorte de certification.
J'ai même porté de façon assez régulière un pin's endommagé qui tient une place très élevée dans mon pinacle pin's, un Jacobs & Jacobs Démons & Merveilles double attache, légèrement voilé et par conséquent affligé d'un éclat d'émail qui lui donne une forme de cicatrice et le sceau de rudes campagnes du feu. Ce pin's me fut donné il y a plus de 20 ans lors d'un salon, tombé en disgrâce auprès de son possesseur à cause de ses blessures, il ne m'a jamais quitté et m'a accompagné dans bon nombre de mes pérégrinations.
Je nourrissais le secret espoir de le retrouver un jour dans la magnificence de l'état proche du neuf, mais sans pour autant renier son ainé. Ce fut, ô bonheur, chose faite lors de ce salon de Saint-Amand-Montrond pour parachever une moisson de Démons & Merveilles particulièrement qualitative et abondante.
Cet exemplaire rejoindra la collection mais le premier restera au revers de mes habits, comme une mascotte, un compagnon de toujours, celui qui affirme aux yeux de tous cette petite marque personnelle, justifiant l'invention et l'existence de ce petit objet dérisoire et charmant : le pin's.
Date de dernière mise à jour : 24/03/2021